- misogyne
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misogyneadj. et n. Qui déteste, qui méprise les femmes.⇒MISOGYNE, adj. et subst.[En parlant habituellement d'un homme] (Personne) qui a une hostilité manifeste ou du mépris pour les femmes, pour le sexe féminin. Célibataire misogyne; un vieux misogyne. Le comité, sur mon intervention occulte, a décidé que les femmes ne seraient pas admises au banquet. Décision qui me vaut une aimable scène de Mme Daudet (...) qui me reproche d'être un misogyne, un ennemi des femmes (GONCOURT, Journal, 1895, p.742). Cérès refusa de quitter son ministère où s'agitait tumultueusement le syndicat des demoiselles téléphonistes. Il les frappa avec une violence inouïe, car il était devenu misogyne (A. FRANCE, Île ping., 1908, p.378):• —. Je me déclare d'ores et en avant misogyne, c'est-à-dire ennemi du cotillon, qu'il soit de camelot ou de taffetas. Foin des duchesses et des courtisanes, des bourgeoises et des bergères! Qui dit femme dit tracasseries, mécomptes ou aventures maussades. Je les hais de la coiffe au patin...GAUTIER, Fracasse, 1863, p.186.Rem. On ne relève pas d'ex. au fém. dans la documentation.— En partic. [En parlant d'un écrivain, d'un artiste] Un Marivaux uniquement cérébral, jugeant l'amour et le peignant uniquement en philosophe cynique, férocement misogyne par-dessus le marché (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, 1943, p.263). Cet homme à femmes [Picasso] est misogyne dans ses oeuvres. Il s'y venge de l'empire que les femmes exercent sur sa personne et du temps qu'elles lui dérobent. Il s'acharne contre leurs visages et leurs toilettes (COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p.210).♦[P. méton.] Rare. Théâtre dru, un peu misogyne [celui de Labiche] (COLETTE, Jumelle, 1938, p.160).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. a) 1564 «ennemi des femmes» (MARCONVILLE, Bonté et mauvaisté des femmes, f° 7 v°); b) 1827 subst. masc. «qui a de l'aversion pour les femmes» (GATTEL, p.185). Empr. au gr.
«qui hait les femmes»,
de «haïr» et de
«femme» (v. misanthrope). Le mot reste rare jusqu'au XIXe s. [on le trouve au XVIIIe s. dans le Journal étranger du mois de mars 1757 (p.39) qui mentionne la comédie de Lessing intitulée Le Misogyne ou l'Ennemi du beau sexe, v. St. neophilol. t.36, p.325], date où il retrouve une certaine actualité (v. misogynie). Fréq. abs. littér.: 16. Bbg. QUEM. DDL t.3.
misogyne [mizɔʒin] adj. et n.❖♦ Qui déteste les femmes ou qui les méprise. || Un vieux célibataire misogyne. || Il est misogyne et phallocrate. — N. || Un, une misogyne.0 Il était décidé à ne plus avoir affaire avec des coquettes. Non qu'il fût misogyne : il s'en fallait de beaucoup. Il avait une prédilection tendre pour les jeunes femmes qui travaillent, les petites ouvrières, employées, fonctionnaires (…)R. Rolland, Jean-Christophe, Dans la Maison, p. 1013.♦ Abrév. fam. (1976) : miso [mizo]. || Ils sont complètement misos. || Un vieux miso.
Encyclopédie Universelle. 2012.